lundi 21 octobre 2019

10 et 11 Octobre: détente...

Finis les levers au point du jour, fini le sac de 10 kilos porté pendant des heures, finies les chaussures de marche qui compriment les ampoules, fini le... fini le camino! Aujourd'hui c'est bus pour Pampelune et demain pour Bilbao. 

J'ai pratiquement réalisé la totalité de mon programme et sans problème majeur. Je n'en tire aucune gloriole mais juste la satisfaction d'avoir accompli ce périple comme je le souhaitais, avec humilité et dans la sérénité.  Les yeux sont remplis de belles images, les oreilles résonnent encore de tous ces sons familiers ou inhabituels et je garde en mémoire tous ces moments précieux d'échange et de convivialité partagés.

Je connais Pampelune pour y avoir séjourné une journée avec François en 2017 pendant le Camino Francès. L'albergue est une ancienne église aménagée en dortoir sur 2 niveaux avec des boxes de 2 x 2 lits superposés. C'est grand et très propre. Ce qui me frappe c'est le nombre d'étrangers et plus particulièrement d'Asiatiques  (Coréens, Chinois, Taïwanais...qui y séjournent). La grande majorité d'étrangers qui font le chemin débutent en effet à Saint-Jean-Pied-de-Port pour aller à Santiago par le Camino Francès sans faire les chemins français. Cela est sans doute dû aux livres, articles de presse et films qui ont sont pour la plupart consacrés à cette partie du Camino. Cela me change du chemin du Piémont ou de la voie d'Arles beaucoup moins fréquentés. 



Pampelune est réputé pour ses corridas et pour l'encierro qui est l'attraction la plus connue de la féria de la San Fermin du mois de Juillet lorsque les taureaux sont lâchés dans les rues étroites de la ville pour rejoindre  les arènes, aux risques et périls des "mozos" (jeunes) en chemise et pantalon blancs avec foulard et ceinture rouge qui tentent de s'approcher le plus possible de ces taureaux de combat. Pendant une semaine, chaque matin à 8 heures, le rituel se répète et le bilan est lourd puisque chaque année l'encierro fait de nombreux blessés. Chacun aura son opinion sur cette pratique rituelle qui fait partie intégrante de la culture basque.





Ernest Hemingway, le célèbre écrivain américain, a beaucoup fait pour la renommée de Pampelune où il séjournait dans les années 50 à l'hôtel La Perla. La chambre 217 est restée intacte et elle est louée aux touristes. Le prix d'une chambre pendant la San Fermin varie de 525 à 1.800 € la nuit! L'empreinte d'Hemingway est encore très présente à Pampelune. Un buste à son effigie trône à l'entrée des arènes et le grand café Iruna, où il avait ses habitudes, lui consacre un "coin Hemingway".




Après un déjeuner modeste et modique à la terrasse du café Iruna, je déambule dans les rues de Pampelune...



danse improvisée dans la rue

... et je fais des achats au grand magasin du coin (style galeries Lafayette) où je renouvelle ma garde-robe qui est passablement élimée et d'une propreté  douteuse...! Un petit rafraîchissement de la barbe et des cheveux et je suis prêt à affronter la soirée des "pintxos" qui est traditionnellement le Jeudi. Les pintxos au pays basque sont l'équivalent des tapas. Leur nom vient de la petite pique en bois, le pintxo, qui maintient plusieurs ingrédients assemblés.   



Les rues et les bars sont noirs de monde et chacun déguste ses pintxos ou sirote sa bière dans une ambiance très chaleureuse et festive. Il faut dire que la température estivale est vraiment de nature à égayer les esprits et les corps...





Le gosier contenté, je regagne l'albergue avant le couvre-feu fixé à 23 heures.

Le lendemain matin, bus en direction de Bilbao où j'ai mes habitudes. C'est la troisième fois que je suis hébergé à la Pension Manoli dans le coeur historique de la vieille ville, à proximité immédiate de la Plaza Nueva et de la cathédrale. 


La Plaza Nueva de jour, au calme...










En ce vendredi, les rues sont très animées et sillonnées par des associations locales et des clubs de supporters, les penas. Je vais déjeuner dans le restaurant d'une pena de l'Athletico, le club local qui joue dans le mythique stade de San Mames, appelé "la cathédrale". On y déjeune très bien pour un prix très raisonnable et dans une ambiance chaleureuse.










Je n'oublie pas que Bilbao est aussi connu pour son musée Guggenheim que j'ai eu l'occasion de visiter en 2015. Cette fois-ci, je fais l'impasse mais je ne résiste pas au plaisir de vous montrer l'architecture atypique de cet édifice culturel mondialement connu.


Le soir la plaza Nueva s'anime et la bière coule à flots avec les pintxos et le vin blanc local, le txakoli ou les excellents vins rouges de la Rioja. Je suis impressionné par les tablées de femmes de tous âges et les bambinos qui se balladent dans la rue jusqu'à très tard!




J'ai pris ma part du festin mais à 22 heures, extinction des feux car demain c'est lever à 4 heures pour prendre l'avion qui va à Roissy Charles de Gaulle et qui aura... 3 heures de retard pour cause d'absence... d'un co-pilote!

mercredi 9 octobre 2019

09 Octobre: Ruesta - Yesa 27,50 kms

Le village "fantôme" de Ruesta est étonnant.  Tout n'est que ruine et abandon et paradoxalement, il est plein de vie. Hier soir, nous étions une douzaine à l'albergue  dans ces deux maisons restaurées pour les pèlerins. Il y avait des Espagnols, des Israéliens, un Italien, un Irlandais et des Français. Ça baragouinait surtout en anglais et le repas sur la terrasse avec une vue sublime, au milieu des ruines, était irréel mais bien sympathique. La rumeur dit qu'il n'y officiellement plus qu'un habitant à  Ruesta.



Au fond à gauche, une partie de l'albergue.


La terrasse de l'albergue


En arrivant au gîte,  j'avais pris le seul lit qui restait disponible et j'ai compris pourquoi un peu plus tard. Mon voisin, un espagnol ventru, éructait sans cesse, faisait beaucoup de bruit, ne rangeait rien et en plus ronflait fort car il buvait beaucoup! C'est la seule fois que j'ai eu affaire à ce type d'individu sur le chemin... Et pourtant, j'ai bien dormi! J'ai prié pour ne pas le retrouver ce soir.

La première partie de l'étape se déroule dans des collines boisées agréables et, mine de rien, nous grimpons sans effort de 450 mètres pour arriver à  l'altitude de 900 mètres en surplomb du lac.



Il reste un peu d'eau dans une partie du lac et c'est plus esthétique. 

Arrivé au sommet de la colline, changement total d'ambiance avec une crête dénudée et parfois caillouteuse qui me permet de découvrir au loin une vaste plaine entourée de montagnes. J'avale mon casse-croûte dans un petit village sympa avant d'entamer la descente. Il y une albergue avec un bar. Je suis le seul client et la bière est à 1 euro! Record battu...




Le parcours dans la plaine est fait de lignes droites interminables sur des chemins larges et cela me laisse du temps pour réfléchir à la gestion de ma fin de camino. J'avais déjà décidé de ne pas aller à   Puente la Reina mais à Pampelune qui est à côté mais qui est une ville beaucoup plus grande. Le problème est qu'il n'y a pas de bus sur mon trajet alors que je dois encore récupérer une journée de retard sur mon programme. Du coup, je prend une décision radicale et je bifurque brutalement vers le nord pour rejoindre Yesa où se trouve le barrage de la réserve d'eau. Adieu dons à Sanguesa, terme prévu de l'étape,  et adieu aussi à  mon voisin de chambrée d'hier! Je fais quelques kilomètres supplémentaires mais ce sont les derniers...

Yesa est la commune qui a donné son nom à la retenue et c'est là que se trouve le barrage  sur la rivière Aragon. Le lac fait 10 kms de long pour  2,5 kms de large. Des travaux gigantesques sont en cours pour surélever le barrage qu'on appelle embalse








Mon camino se termine donc ce soir à  Yesa et demain matin, je prendrai le bus pour Pampelune où je connais l'albergue avant de rejoindre Bilbao Vendredi.

Pour votre info, j'ai sans doute été piraté mais je ne suis pas malade et bien en pleine forme. Je ne reçois plus vos commentaires ou messages et je ne peux donc y répondre.  Pour ceux qui le souhaiteraient et qui connaissent l'adresse,  vous pouvez m'écrire sur la messagerie familiale Orange.

A bientôt  pour un post-scriptum lorsque je serai revenu at home.

Amicalement,

Domi