Finis les levers au point du jour, fini le sac de 10 kilos porté pendant des heures, finies les chaussures de marche qui compriment les ampoules, fini le... fini le camino! Aujourd'hui c'est bus pour Pampelune et demain pour Bilbao.
J'ai pratiquement réalisé la totalité de mon programme et sans problème majeur. Je n'en tire aucune gloriole mais juste la satisfaction d'avoir accompli ce périple comme je le souhaitais, avec humilité et dans la sérénité. Les yeux sont remplis de belles images, les oreilles résonnent encore de tous ces sons familiers ou inhabituels et je garde en mémoire tous ces moments précieux d'échange et de convivialité partagés.
Je connais Pampelune pour y avoir séjourné une journée avec François en 2017 pendant le Camino Francès. L'albergue est une ancienne église aménagée en dortoir sur 2 niveaux avec des boxes de 2 x 2 lits superposés. C'est grand et très propre. Ce qui me frappe c'est le nombre d'étrangers et plus particulièrement d'Asiatiques (Coréens, Chinois, Taïwanais...qui y séjournent). La grande majorité d'étrangers qui font le chemin débutent en effet à Saint-Jean-Pied-de-Port pour aller à Santiago par le Camino Francès sans faire les chemins français. Cela est sans doute dû aux livres, articles de presse et films qui ont sont pour la plupart consacrés à cette partie du Camino. Cela me change du chemin du Piémont ou de la voie d'Arles beaucoup moins fréquentés.
Pampelune est réputé pour ses corridas et pour l'encierro qui est l'attraction la plus connue de la féria de la San Fermin du mois de Juillet lorsque les taureaux sont lâchés dans les rues étroites de la ville pour rejoindre les arènes, aux risques et périls des "mozos" (jeunes) en chemise et pantalon blancs avec foulard et ceinture rouge qui tentent de s'approcher le plus possible de ces taureaux de combat. Pendant une semaine, chaque matin à 8 heures, le rituel se répète et le bilan est lourd puisque chaque année l'encierro fait de nombreux blessés. Chacun aura son opinion sur cette pratique rituelle qui fait partie intégrante de la culture basque.
Ernest Hemingway, le célèbre écrivain américain, a beaucoup fait pour la renommée de Pampelune où il séjournait dans les années 50 à l'hôtel La Perla. La chambre 217 est restée intacte et elle est louée aux touristes. Le prix d'une chambre pendant la San Fermin varie de 525 à 1.800 € la nuit! L'empreinte d'Hemingway est encore très présente à Pampelune. Un buste à son effigie trône à l'entrée des arènes et le grand café Iruna, où il avait ses habitudes, lui consacre un "coin Hemingway".
Après un déjeuner modeste et modique à la terrasse du café Iruna, je déambule dans les rues de Pampelune...
danse improvisée dans la rue |
... et je fais des achats au grand magasin du coin (style galeries Lafayette) où je renouvelle ma garde-robe qui est passablement élimée et d'une propreté douteuse...! Un petit rafraîchissement de la barbe et des cheveux et je suis prêt à affronter la soirée des "pintxos" qui est traditionnellement le Jeudi. Les pintxos au pays basque sont l'équivalent des tapas. Leur nom vient de la petite pique en bois, le pintxo, qui maintient plusieurs ingrédients assemblés.
Les rues et les bars sont noirs de monde et chacun déguste ses pintxos ou sirote sa bière dans une ambiance très chaleureuse et festive. Il faut dire que la température estivale est vraiment de nature à égayer les esprits et les corps...
Le gosier contenté, je regagne l'albergue avant le couvre-feu fixé à 23 heures.
Le lendemain matin, bus en direction de Bilbao où j'ai mes habitudes. C'est la troisième fois que je suis hébergé à la Pension Manoli dans le coeur historique de la vieille ville, à proximité immédiate de la Plaza Nueva et de la cathédrale.
La Plaza Nueva de jour, au calme... |
En ce vendredi, les rues sont très animées et sillonnées par des associations locales et des clubs de supporters, les penas. Je vais déjeuner dans le restaurant d'une pena de l'Athletico, le club local qui joue dans le mythique stade de San Mames, appelé "la cathédrale". On y déjeune très bien pour un prix très raisonnable et dans une ambiance chaleureuse.
Je n'oublie pas que Bilbao est aussi connu pour son musée Guggenheim que j'ai eu l'occasion de visiter en 2015. Cette fois-ci, je fais l'impasse mais je ne résiste pas au plaisir de vous montrer l'architecture atypique de cet édifice culturel mondialement connu.
Le soir la plaza Nueva s'anime et la bière coule à flots avec les pintxos et le vin blanc local, le txakoli ou les excellents vins rouges de la Rioja. Je suis impressionné par les tablées de femmes de tous âges et les bambinos qui se balladent dans la rue jusqu'à très tard!
J'ai pris ma part du festin mais à 22 heures, extinction des feux car demain c'est lever à 4 heures pour prendre l'avion qui va à Roissy Charles de Gaulle et qui aura... 3 heures de retard pour cause d'absence... d'un co-pilote!